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Surveille tes images : Aucassin et Nicolette

La courtoisie n’est pas innée à tous les hommes

anonyme 1200(~), Aucassin et Nicolette, GF, 1984
traduit de l’ancien français par Jean Dufournet

Note : 4 sur 5.

Résumé

Aucassin aime la belle Nicolette au visage clair. Mais celle-ci n’est qu’une fille adoptée, descendante d’un prince Sarrasin… Le père d’Aucassin fait enfermer Nicolette. Celle-ci s’échappe mais, recherchée partout, elle s’enfuit dans la forêt.

Commentaires

Présenté comme une « chantefable », la seule connue à ce jour, cette jolie histoire présente la singularité d’alterner parties rimées – parole des personnages ? – et parties en prose et en dialogue. De plus, cette belle amourette semble s’amuser à déjouer certaines attentes du public de l’époque par rapport aux stéréotypes et schèmes d’action de l’amour courtois. De nombreuses allusions parodiques aux textes courtois célèbres sont pour nous moins immédiates. Néanmoins, il reste bien quelque chose de la légèreté originale de cette chantefable : c’est bien la jeune fille d’origine sarrasine qui agit le plus et le plus raisonnablement pour la réussite de leur amour. A l’opposé, Aucassin paraît bien passif et jouet du hasard et des forces qui traversent la société : son père, la guerre… D’un point de vue symbolique, cela renforce l’impression que l’amour courtois, la culture de cour, l’esprit chevaleresque, sont bien venus d’une volonté de la gente féminine d’agir sur les comportements des jeunes hommes étant souvent plutôt guerriers que beaux parleurs, pieux et studieux… C’est le passage de la noblesse de mérite guerrier à la noblesse d’esprit et de mœurs.

Passages retenus

XII :
Ele avoit les caviaus blos et menus recercelés, et les eus vairs et rians, et la face traitice, et le nés haut et bien assis, et lé levretes vermelletes plus que n’est cerisse ne rose el tans d’esté, et les dens blans et menus ; et avoit les mameletes dures qui li souslevoient sa vesteure aussi con ce fuissent deus nois gauges ; et estoit graille parmi les flans qu’en vos dex mains le peusciés enclorre ; et les flors des margerites qu’ele ronpoit as ortex de ses piés, qui li gissoient sor le menuisse du pié par deseure, estoient droites noires avers ses piés et ses ganbes, tant par estoit blance la mescinete.

Publié par Cyber Luron

Une nuit de prolo, je suivis par hasard un prince et entrai à la taverne des rêves et croyances. Carnaval de fantômes. Dans le cabaret des miracles, je cherchais le non-dit ; en coulisses, je démasquai les bavards littéraires et m'aperçus que j'en portais également ; à la tour des langues, je redescendis dans l'atelier. J'y oeuvre, contemplant la nature, songeant aux premiers hommes qui vivaient sans y penser, groupés.

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