Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer

Décroche tes yeux : Une île (série)

Encore une fois, gâché par l’absence de vrai scénario

« Ou pourquoi les réalisateurs français s’évertuent à être ce qu’ils ne sont pas. »

— Cyber Luron.

Une île, série réalisée par Julien Trousselier, créée par Guaia Gausti et Aurélien Molas.

Janvier 2020, six épisodes de 45 mn.

Résumé :

Pendant que les pêcheurs ne ramènent presque plus de poissons, Chloé et son amie Sabine s’amusent. Quand un garçon essaie de prendre de force Chloé, les choses basculent. Il a une crise… Tout le monde accuse la jeune fille. La même nuit, une belle et étrange femme est retrouvée dans le bateau de deux pêcheurs contrebandiers. La femme est recherchée par un mystérieux chef de police qui vient aider la police locale.

Appréciations :

Cette petite série avait tout pour plaire avec un casting magnifique, un lieu de rêve pour tourner, l’idée d’un mythe à réinterpréter. Malheureusement, la série déçoit à cause de la faiblesse de son scénario.

Gaïa Guasti et Aurélien Molas ont misé sur une belle liste d’acteurs et surtout d’actrices, à commencer par Laeticia Casta, tête d’affiche et pourtant presque second rôle. Si la plastique et le regard magnétique de l’ancienne mannequin fonctionnent pour jouer une sirène à la fois dangereuse et irrésistible, son rôle est bien trop limité à des attitudes et des pauses dignes d’un casting pour mannequins cinquantenaires. La charmante Alba Gaïa Bellugi, découverte dans la superbe série 3 x Manon et promise à une belle carrière, occupe elle aussi un second rôle, mais plus convaincant, de contrepoids à l’héroïne : jeune fille ordinaire, faisant la fête pour oublier les limites étouffantes de sa condition. Le premier rôle a été donné à la ravissante Noée Abita qui semble à l’aise dans son rôle de fille orpheline, timide vierge sauvage, en retrait de la société. Elle tient à elle-seule la série, touchante peut-être même trop.

Les rôles masculins, un peu en retrait, sont tout de même bien interprétés. Là encore, c’est plutôt ce qui leur est demandé en termes de scénario qui limite leur jeu. Le policier amoureux de l’héroïne est bien trop prisonnier de son rôle pour être attachant en tant que personnage. L’ancien commissaire chasseur de sirène, malgré son caractère imbuvable, demeure incompréhensible, passant de la vengeance à l’amour bien trop aisément, tout comme le petit copain de Sabine, qui aurait pu incarner avec grandeur le jeune typique d’une région piégée par l’économie mais toujours désirant s’évader (vivant dans son squatt-canapé en face de la mer), devient un méchant sans aucune nuance.

Les caractères sont ainsi largement bâclés, victimes des invraisemblances du scénario compliquant les choses non nécessairement, souhaitant jouant sur tous les tableaux : roman d’adolescence, d’apprentissage, enquête/thriller, fable écolo/réinterprétation d’un mythe, film-documentaire réaliste sur les conditions d’abandon des régions de pêche, dénonciation des méchantes sociétés qui se servent de la misère pour se débarrasser de leurs déchets et polluer, histoires d’amour en pagaille…

Le potentiel de séduction des sirènes, est ici d’abord bien exploité (scène de danse dans le bar) avant de devenir anecdotique, inoffensif, se changeant en histoires d’amour tout à fait bourgeoises. Il y avait suffisamment dans ce mythe pour une série passionnante. C’est de nouveau l’ambition de réaliser une oeuvre-tout, qui détruit la magie de très belles images, faisant d’un mythe antique un mélodrame dont on retient peu sinon la plastique des actrices dont les seins sont volontiers mis et remis en valeur, nus ou bien sous divers tenues mouillées, sans soutien…

Un bon scénario ne peut s’arranger avec les demandes du grand public ou producteurs/marcheteurs. Les niaiseries affaiblissent de même que l’excès inutile de complexité, trop souvent caractéristique des productions françaises, sûrement complexées à l’idée de se différencier des super productions américaines et surréagissant. On est encore loin d’atteindre le niveau de celles-ci, ni même les meilleures séries nordiques.

Publié par Cyber Luron

Une nuit de prolo, je suivis par hasard un prince et entrai à la taverne des rêves et croyances. Carnaval de fantômes. Dans le cabaret des miracles, je cherchais le non-dit ; en coulisses, je démasquai les bavards littéraires et m'aperçus que j'en portais également ; à la tour des langues, je redescendis dans l'atelier. J'y oeuvre, contemplant la nature, songeant aux premiers hommes qui vivaient sans y penser, groupés.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :