Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer

Ramasse tes lettres : Le Miniaturiste, de Virginie Lou (jeunesse)

Comment faire réfléchir la jeunesse au côté malsain du désir de possession ?

Lou (Virginie) 1996, Le Miniaturiste, Gallimard, Folio jeunesse, 2002

Note : 2.5 sur 5.

Résumé

Edmund demande à Alicia de l’accompagner à la boutique de miniatures d’un vieil asiatique, de l’autre côté du London Bridge. Alicia est ravie d’accompagner son camarade dont elle est amoureuse. Elle s’entend avec le vieux vendeur à une période où ses parents lui semblent lointains. Edmund obtient des miniatures de guerre plus vraies que nature et hors de prix, mais devient étrange, différent. Voilà que la petite jolie de la classe vient à son tour demander à Alicia de l’accompagner chez le vieil homme…

Commentaires

Le personnage-narrateur d’Alicia représente très caricaturalement la jeune ado complexée qui se croit mal-aimée. Son personnage de première de la classe est trop lisse et trop gentil quand les autres enfants cèdent tous à leurs passions de posséder. La punition que leur réserve le vieil homme concrétise le danger de ce vice, la perte de l’âme, et est censée leur donner une leçon, de même qu’aux lecteurs. Mais l’enfant naïf, victime des tentations et pièges de la société peut-il se contrôler ? On pourra faire le parallèle avec le Pinocchio de Collodi, qui, en dépit de tous les avertissements et mauvaises expériences, continue à céder à tous les vices. N’est-ce pas plutôt la société des adultes qui cause les vices des enfants, comme le goût malsain des appareils de guerre ? Dès lors, la punition éducative peut-elle avoir le moindre effet ? Le châtiment du vieil homme, bien trop dur, n’a pas un but éducatif mais de vengeance personnelle. La plupart des réprimandes physiques, punitions, cachent souvent sous l’apparence de la leçon éducative, le plaisir sadique de l’adulte, domination, défoulement… Au-delà, on en vient au rôle de la prévention, ici par le récit de fiction.
L’aspect moralisateur, pédagogique, gentillet du livre jeunesse, l’emporte malheureusement bien trop sur le côté fantastique de l’histoire. Le récit développe trop peu la question de la vie des miniatures, le pouvoir du vieil homme, le côté inquiétant, ce qui pourtant constitue tout l’attrait de cette petite aventure.

Passages retenus

p.18 :
Le vieil homme s’est avancé pour presser ma main entre les siennes. Puis il a élevé un doigt et, avec une douceur que je ne connaissais pas, dont ma propre mère ne m’avais même pas laissé soupçonner l’existence, il l’a fait glisser le long de ma joue. Une rougeur m’a brusquement empourprée et un rire silencieux a secoué le miniaturiste. Mais il ne se moquait pas. Il riait de bonheur et il me semblait qu’à ses yeux le sang affleurant sous ma peau était un miracle.

Publié par Cyber Luron

Une nuit de prolo, je suivis par hasard un prince et entrai à la taverne des rêves et croyances. Carnaval de fantômes. Dans le cabaret des miracles, je cherchais le non-dit ; en coulisses, je démasquai les bavards littéraires et m'aperçus que j'en portais également ; à la tour des langues, je redescendis dans l'atelier. J'y oeuvre, contemplant la nature, songeant aux premiers hommes qui vivaient sans y penser, groupés.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :