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Ramasse tes lettres : Le Coureur dans la brume, de Jean-Yves Loude (jeunesse)

Se construire, c’est aussi apprendre à renoncer

Loude (Jean-Yves), 1994, Le Coureur dans la brume, Gallimard, Folio Junior

Note : 3 sur 5.

Résumé

Ramsès et Ménès sont jumeaux et vivent dans un petit village au Cameroun. Ramsès est un compétiteur né, notamment à la course. Ménès ne peut lui rendre la pareille que par son talent pour les proverbes et les énigmes. Mais à la suite d’un défi tombé à l’eau, Ramsès sauve son frère de la noyade mais est emporté ensuite par la maladie. Ménès veut accomplir le rêve de son frère, gravir le mont Cameroun.

Commentaires

Roman d’apprentissage accompagné de belles illustrations de Marcelino Truong. La compétition entre les deux frères est particulièrement propice à un cadre pédagogique. On ne peut pas être premier partout. Et si on est derrière dans un domaine, on trouvera toujours un autre domaine pour se rattraper. L’exotisme passe par le goût de l’image et du proverbe à l’africaine. L’esprit de compétition ainsi que les buts qu’on se donne ne doivent pas être butés, empêchant toute remise en question. On peut réussir ses rêves et tenir ses engagements par d’autres moyens comme le fait Ménès en grimpant simplement le mont sans courir ; ce qui lui permet de se donner de nouveaux objectifs plus personnels et adaptés à ses compétences.

Passages retenus

p. 13 :
Jumeau cadet, je n’ai gagné la vie qu’en seconde position, place que je n’ai cessé d’occuper depuis. Je me suis toujours consolé en regardant mes pieds qui se livrent tous les jours à une compétition qu’aucun ne gagne. Je me répétais souvent : « Ne cherche pas ton bonheur en dehors de ce qui s’offre ! » J’ai ainsi pris l’habitude de répondre à chacune de mes défaites par un proverbe de notre tradition, ce qui avait le pouvoir d’éteindre immédiatement le sourire victorieux de mon frère, ne comprenant jamais rien à mes devinettes. […] Il avait pour lui la force et la chance. Moi, j’ai toujours eu la langue, l’art de la parole. Il me fallait bien un domaine où je puisse le dominer un peu, sans esprit de vengeance toutefois. Car dit le proverbe : « La vengeance arme d’autres bras et appelle la vengeance !

p. 22 :
On m’avait répété que, la nuit, l’âme se divisait en deux : une partie s’envolait au pays des rêves pendant que l’autre moitié montait la garde et maintenait le souffle du dormeur. J’avais peur que l’âme voyageuse ne retrouve pas le chemin de mon corps si je m’endormais. Je craignais aussi de bouger dans le lit, de bousculer mon frère et de le réveiller en sursaut. On disait encore qu’il était dangereux de brusquer un dormeur, car son âme restante pouvait s’envoler comme un oiseau effarouché. Et le corps ne peut pas vivre si ses âmes s’envolent.

Publié par Cyber Luron

Une nuit de prolo, je suivis par hasard un prince et entrai à la taverne des rêves et croyances. Carnaval de fantômes. Dans le cabaret des miracles, je cherchais le non-dit ; en coulisses, je démasquai les bavards littéraires et m'aperçus que j'en portais également ; à la tour des langues, je redescendis dans l'atelier. J'y oeuvre, contemplant la nature, songeant aux premiers hommes qui vivaient sans y penser, groupés.

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