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Regarde ta face : Le Songe d’une nuit d’été, Shakespeare (théâtre)

L’amour est une danse de fées

Shakespeare (William) ~1595, Le Songe d’une nuit d’été [in Le Songe, Les Joyeuses Commères, Le Soir des rois], GF Flammarion, 1966

Titre original « A Midsommer Nights Dreame », traduction de l’anglais par François-Victor Hugo

Note : 4 sur 5.

Résumé

On prépare le mariage de Thésée et d’Hippolyte, reine des Amazones. Lysandre et Hermia s’enfuient en forêt, car on veut marier la jeune fille à Démétrius. Par amour pour ce dernier, Héléna apprend à Démétrius où sont les deux amants…
Pendant ce temps, des artisans préparent la représentation de la tragédie de Pyrame et Thisbé pour les divertissements du mariage. Et la reine des fées Titania est fâchée avec le roi Obéron. Celui-ci demande à Puck, le lutin, d’arranger un tour à tout ce monde-là grâce à un baume magique.

Commentaires

C’est une belle fantaisie qu’on sent bien taillée pour laisser une grande liberté au metteur en scène qui peut vraiment accroître le côté merveilleux, le ridicule…
La situation « sérieuse » de la pièce semble inspirée d’un thème antique, le mariage de Thésée et de la reine des Amazones, et de situations qui se retrouvent souvent dans les comédies, de jeunes amoureux contrariés par des mariages arrangés et amants frustrés. Rien d’extraordinaire dans cette intrigue. Mais c’est le dédoublement de celle-ci par les entractes féeriques et par la répétition concrète des artisans qui donne une vraie profondeur à cette comédie. Le comique de situation marche bien avec les retournements amoureux instantanés opérés par les baumes magiques, les artisans imitant le jeu noble de l’amour, tournant à la dérision ce sérieux de loisir, la scène de la reine amoureuse d’un homme à tête d’âne… Le roi et la reine des fées, se disputant pour un caprice, eux aussi, participent à illustrer l’amour humain, son ingratitude, sa force de conviction jusqu’à l’aveuglement, son autoritarisme, sa fermeté très fragile…
Il n’y a pas de caractère ici comme on le trouvera plus tard chez Molière. C’est l’amour en tant que sentiment caractérisant l’humain qui est ici illustré, objet de sourires et de réflexion.

Mais à l’aspect comique vient s’ajouter la féerie du balai, des déguisements, des mouvements qu’on peut imaginer. Et un peu comme l’annonce le titre, on traverse la pièce sans vraiment en saisir l’enjeu, et on en repart avec l’impression d’avoir rêvé, songé à l’amour, devant un beau spectacle.

Passages retenus

Je suis votre épagneul, Démétrius, et plus vous me battez, plus je vous cajole : traitez-moi comme votre épagneul, repoussez-moi, frappez-moi, délaissez-moi, perdez-moi ; seulement, accordez-moi la permission de vous suivre, tout indigne que je suis. Quelle place plus humble dans votre amour puis-je mendier, quand je vous demande de me traiter comme votre chien ? Eh bien, c’est cependant pour moi une place hautement désirable.

p. 48, Acte II, scène 1

Plus étrange que vrai, je ne pourrais jamais croire à ces vieilles fables, à ces contes de fées. Les amoureux et les fous ont des cœurs bouillants, des fantaisies visionnaires qui perçoivent ce que la froide raison ne pourra jamais comprendre. Le fou, l’amoureux et le poète sont tout faits d’imagination. L’un voit plus de démons que le vaste enfer n’en peut contenir, c’est le fou ; l’amoureux, tout aussi frénétique, voit la beauté d’Hélène sur un front égyptien ; le regard du poète, animé d’un beau délire, se porte du ciel à la terre et de la terre au ciel ; et, comme son imagination donne un corps aux choses inconnues, la plume du poète leur prête une forme et assigne au néant aérien une demeure locale et un nom. Tels sont les caprices d’une imagination forte ; pour peu qu’elle conçoive une joie, elle suppose un messager qui l’apporte. La nuit, avec l’imagination de la peur, comme on prend aisément un buisson pour un ours !

p. 87, Acte V, scène 1

Publié par Cyber Luron

Une nuit de prolo, je suivis par hasard un prince et entrai à la taverne des rêves et croyances. Carnaval de fantômes. Dans le cabaret des miracles, je cherchais le non-dit ; en coulisses, je démasquai les bavards littéraires et m'aperçus que j'en portais également ; à la tour des langues, je redescendis dans l'atelier. J'y oeuvre, contemplant la nature, songeant aux premiers hommes qui vivaient sans y penser, groupés.

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